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24 juin 2018

Le mental…une variable ?

Le mental est souvent décrit comme une variable explicative du succès ou de l’échec sportif. Néanmoins, même si cette variable semble être au cœur des débats et réflexions du monde sportif, elle se heurte à des freins et à des résistances non négligeables. A juste titre, on peut évoquer le manque de connaissances ou l’ignorance du milieu à ce sujet ou encore les croyances relatives au caractère inné des habiletés mentales et enfin les représentations selon lesquelles la préparation mentale ne convient qu’aux athlètes en difficulté, à ceux qui sont fragiles.

De nombreux témoignages sportifs ainsi que bon nombre d’études scientifiques semblent indiquer que la performance sportive serait liée au développement et à l’amélioration des capacités physiques, technico-tactiques de l’athlète mais également à l’acquisition d’habiletés mentales spécifiques.

Les athlètes les plus performants seraient les individus capables de s’approprier et d’utiliser des stratégies mentales en situation d’entraînement et de compétition. Par conséquent, cela suppose qu’ils aient appris et appliqué par eux-mêmes, diverses habiletés mentales qui leur permettent de gérer efficacement les situations de compétition (ex : gestion des émotions, réglage du niveau d’activation, contrôle attentionnel).

La préparation mentale, l’arme absolue du sportif

Le but ultime d’une bonne préparation mentale est d’atteindre l’état de FLOW…

C’est le mental que le sportif admet souvent ne pas travailler alors que c’est ce pilier qui est susceptible de faire la différence.

A l’heure où le souhait de tous est d’améliorer ses performances physiques pour dominer, la recherche et la consommation de compléments alimentaires, de nutriments essentiels ou de supers aliments s’activent. Les nouvelles méthodes de musculation et leurs nouveaux exercices bourgeonnent. Ces choix ont une influence certaine sur le physique de tous les sportifs.

Alors, comment un sportif peut-il se démarquer de ses concurrents s’il utilise les mêmes méthodes ?

Les 4 piliers de la performance

On s’accorde à dire qu’une grille de performance sportive classique est composée de 4 piliers dont :

  1. l’aspect physique: la force, la puissance, l’endurance, la vitesse;
  2. l’aspect technique: il regroupe les qualités individuels spécifiques à la discipline ;
  3. l’aspect tactique: il regroupe les fondamentaux individuels et/ou collectifs spécifiques à la discipline, souvent équivalent avec des sportifs d’une même catégorie ;
  4. l’aspect mental: c’est sur ce dernier pilier, le mental, que le sportif admet souvent un déficit alors que c’est ce qui est susceptible de faire la différence et qui permet d’atteindre des situations de réussite impressionnantes. Un critère à travailler, totalement personnalisable, à façonner en cohérence avec soi.

Les objectifs d’une préparation mentale

  • Etablir, comprendre et accepter l’état présent. Dresser un état des lieux de la situation.
  • Définir, valider et atteindre vos objectifs: Il n’y a pas de réussite sans progrès, pas de progrès sans confiance. Il n’y a pas d’objectif sans chemin.
  • Apprendre à gérer ses émotions: évacuer le stress et prendre du plaisir dans la pratique sportive.
  • Donner et Travailler les outils pour s’améliorer mentalement : ces outils permettent l’optimisation des performances.

Ces blocages mentaux, ces barrières, plus ou moins conscientes que le sportif s’impose pour des raisons personnelles de représentation mentale, ne lui donne pas accès à toutes ses ressources… PHYSIQUES !
Le danger est là, ne pas exploiter pleinement le potentiel sur un pilier fondamental de la performance sportive.

La préparation mentale à l’approche d’une compétition est l’occasion de valoriser les compétences du sportif, de se concentrer sur ce qu’il sait faire en premier lieu, de le mettre tout simplement dans un bon état mental, toujours en insistant sur ce qu’il sait très bien faire, bonifier ses atouts afin de tirer vers le haut ses points encore perfectibles.

L’état de FLOW

Le but ultime d’une bonne préparation mentale est d’atteindre l’état de FLOW le plus souvent possible en compétition. En résumé se retrouver dans un état maximal de concentration et de réussite. Sans doute cela vous est-il déjà arrivé ? L’impression que tout ce que vous entreprenez réussi et que ce que vous allez faire, va réussir. C’est ça, le FLOW !

Pour l’atteindre, il est important de trouver son propre chemin et ses propres outils, les sportifs ont tous une histoire et un chemin différent, il faut les accueillir avec bienveillance pour pouvoir se projeter sereinement. Ces outils sont propres à chacun et il est primordial d’établir une sélection de ceux-ci. Car il existe autant de plan d’entraînement mental que de sportifs.
Ainsi il est impératif d’adopter une attitude positive pour trouver l’équilibre et être performant. Il est possible de trouver une pléthore d’exercices concernant la préparation mentale, dont les 3 exercices/outils qui suivent ont un impact particulièrement rapide sur le sportif :

1 – APPRENDRE À SE RELÂCHER

C’est l’utilisation des techniques de respiration comme la technique des 3×6 ou il suffit de réaliser 3 à 6 fois le même exercice:
– Inspiration d’une durée de 3 secondes par le nez, gonfler le ventre puis le torse, bloquer les épaules.
– Expiration d’une durée 6 secondes par la bouche, relâchement des épaules, des bras.

2 – PROJETEZ SES PERFORMANCES GRÂCE À L’IMAGERIE MENTALE

C’est-à-dire en utilisant 3 mots positifs qui vont déterminer une future compétition.
Puis intégrer ces 3 mots et imaginer cette compétition, cette réussite.
Ce travail peut succéder au travail de respiration et durer de 5 à 10 minutes.

3 – PROGRAMMATION NEURO-LINGUISTIQUE (PNL)

Non ce n’est pas le sigle référence du nouveau groupe de rap Français mais bel et bien un outil de la préparation mentale. Son principe est d’identifier un état émotionnel optimum, par le souvenir d’une émotion positive et de l’associer un mot-clé. Un peu d’anatomie, dans le cerveau, c’est l’amygdale le siège des émotions et l’hippocampe le siège de la mémoire, ils ont une relation particulièrement intime. Ça ne regarde qu’eux.
Ainsi, à force de pratiquer cet exercice, le mot-clé déclenche automatique cette bonne émotion sans même passer par le souvenir. Le sportif est donc prêt mentalement à réaliser sa meilleure performance.

Conclusion

Ce travail de Préparation Mentale est souvent délaissé en France par rapport à nos homonymes outre-Atlantique, qui sont en avance sur ce point, il faut le reconnaître.
Toutes nos disciplines n’ont pas encore intégré le concept. Pour celles qui ont pu mettre en place ce dispositif, comme les sportifs de haut niveau du Judo et de la Natation, ils ont su décrocher des médailles aux J.O. de Rio. Il serait peut-être opportun finalement de donner l’accès à un contenu de préparation mentale lors des formations des futurs entraîneurs ou des éducateurs sportifs.